LE MANIFESTE: "UNE AUTRE VOIX JUIVE 2004 "
VERSION
INTEGRALE
Parce
que nous ne pouvons pas supporter l’horreur devenue
quotidienne au Proche-Orient,
Parce que quelques institutions et quelques hommes publics
monopolisent abusivement l’expression des Français
juifs ;
Parce que nous rassemble une certaine idée de l’humanité
;
Parce que, devant les répercussions en France du conflit
du Proche-Orient, la résurgence de l’extrême
droite, et la recrudescence d’actes antisémites,
nous sommes amenés à revendiquer publiquement
la part juive de notre identité personnelle ;
Nous avons décidé de nous exprimer collectivement.
Citoyennes
et citoyens de la République française, nos
conceptions philosophiques, nos opinions politiques, nos références
culturelles, nos rapports à la religion sont divers.
Descendant-e-s de longues lignées d’hommes et
de femmes persécutés, méprisés,
bannis, pourchassés depuis des siècles, nous
luttons contre toute forme de persécution, d’oppression,
comme nombre de nos parents l’ont fait avant nous.
Nous sommes filles et fils de cette République française,
qui, dès son origine, a accordé la citoyenneté
aux Juifs. Nous nous réclamons de ses valeurs.. La
position de chacune et chacun d’entre nous face à
l’héritage juif est diverse, mais le souvenir
de l’extermination, la conviction qu’elle n’appartient
à personne, qu’elle ne peut justifier aucun nationalisme,
nous font un devoir de parler comme nous le faisons.
Certains d’entre nous ont pour Israël un attachement
particulier que d’autres ne partagent pas, d’autres
récusent le principe même du projet sioniste.
Nous considérons cependant tous que, né dans
les conditions historiques laissées par les ruines
du fascisme hitlérien, le peuple israélien a
droit à un État aux frontières sûres
et reconnues, dans le cadre des résolutions de l’ONU.
Mais nous n’autorisons ni l’État d’Israël,
ni les institutions qui, en France, prétendent représenter
les citoyens juifs, à parler en leur nom. Nous nous
révoltons contre l’oppression coloniale dont
souffrent la Palestine et les Palestiniens du fait du gouvernement
d’Israël. Nous ne croyons pas que l’on combatte
l’antisémitisme en laissant les Israéliens
devenir un peuple d’oppresseurs. Il n’y a paix
et avenir pour le peuple israélien que dans une coexistence
pacifique et loyale avec le peuple palestinien. Nous soutenons
tous ceux qui, en Israël, en Palestine et ailleurs, œuvrent
courageusement pour la paix, pour la justice, pour l’égalité
des droits, contre la politique criminelle de M. Sharon.
En
France et ailleurs, de nombreux démocrates (parmi lesquels
de nombreux juifs), sont victimes d’intimidations :
ils se voient accusés d’antisémitisme,
au seul motif qu’ils combattent la politique menée
par le gouvernement israélien ou réclament le
respect par Israël des résolutions de l’ONU,
des engagements pris à Oslo.
Que cherche-t-on en pratiquant ces amalgames ? Que cherche-t-on
en multipliant les agressions verbales et les menaces physiques
contre ceux, Juifs ou non, qui exercent leur responsabilité
de citoyens en condamnant publiquement la politique israélienne
actuelle ? Que cherche-t-on en donnant au judaïsme confisqué
un visage repoussant ?
Nous refusons le jeu de l’actuel gouvernement israélien
qui, pour renforcer son potentiel d’expansion, cherche
à accroître l’immigration en Israël,
et s’accommode des résurgences de l’antisémitisme.
L’antisémitisme d’aujourd’hui a certes
ajouté une dimension à l’abject en qualifiant
les atrocités nazies de « détail de l’histoire
». Mais certains d’entre nous pensent qu’à
l’inverse, soutenir qu’il n’y a d’autre
crime contre l’humanité que l’extermination
des Juifs par les nazis, c’est nourrir les sources même
du négationnisme ; nous ne réclamons aucun privilège
pour les Juifs en tant que victimes : nous nous dressons contre
toute oppression. La politique israélienne actuelle
n’a certes pas pour but l’anéantissement
physique du peuple palestinien, mais plusieurs d’entre
nous se demandent si, prise dans son ensemble, ses inspirateurs
et ses exécutants ne relèveraient pas de la
Cour Pénale Internationale.
Depuis la parution de notre manifeste en avril 2003, des éléments
graves visant à créer l’irréversible
sont apparus, en même temps que des motifs très
fragiles d’espoir. Nous voulons appuyer les efforts
qui ont conduit au processus de Genève. Nous voulons
contribuer à créer un mouvement d’opinion
capable d’imposer l’arrêt de la politique
de M. Sharon, maintenant soutenue explicitement par l’actuel
Président des Etats–Unis d’Amérique.
Tous deux violent en permanence le droit international et
mettent en péril le règlement négocié
des conflits entre Etats conformément à la Charte
des Nations Unies. Tout cela rend problématique l’application
de l’accord d’association UE/Israël.
M. Sharon et M. Bush se comportent en croisés de la
lutte contre le terrorisme. Mais leur politique alimente celui-ci
en permanence. Les signataires condamnent toutes les forces
qui au Proche-Orient entendent répondre à la
violence de la politique israélienne par des attentats
en Israël contre des civils sans défense. Ces
attentats, moralement injustifiables, sont des armes contre
la réalisation des droits nationaux palestiniens. Leurs
organisateurs, leurs soutiens financiers et politiques doivent
être pourchassés, traduits devant des tribunaux
et lourdement condamnés. Mais l’assassinat «
ciblé » n’est ni une réponse conforme
au droit ni de nature à enrayer ces crimes.
Il faut priver ceux qui ne reculent ni devant le sacrifice
de jeunes vies ni devant le recours aux formes d’action
les plus condamnables de tout soutien dans la population.
Pour ce faire, il faut négocier immédiatement
et arrêter les actes qui poussent au désespoir
le peuple palestinien.
Nous condamnons les campagnes d’opinion visant à
présenter la France comme « un pays antisémite
». Mais cela ne saurait impliquer de notre part aucune
forme d’indulgence vis-à-vis du racisme quelle
qu’en soit la forme. Certains développent un
langage de haine et des actes racistes contre les Français
issus de l’immigration, en particulier d’origine
arabe. Des citoyens français ont peur parce qu’ils
sont Juifs et parce que, de nouveau, ils entendent et subissent
des attaques antisémites. Rien, et en particulier pas
la politique israélienne, ne saurait légitimer
une forme quelconque de vindicte contre les Juifs . La loi
française fait du racisme et de l’antisémitisme
un délit. Nous souhaitons voir cette loi appliquée
avec la dernière rigueur, en particulier contre ceux
qui en sont les instigateurs, qu’on les trouve dans
les mouvements d’extrême droite, qu’ils
se dissimulent derrière le discours intégriste
musulman, ou encore se drapent dans le soutien au peuple palestinien
en véhiculant la haine des Juifs. Le racisme et l’antisémitisme
se renouvellent mais leur but reste le même qu’hier:
la désintégration des institutions, des valeurs,
des fondements de la démocratie et de la citoyenneté.
Notre solidarité avec le peuple palestinien ne nous
entraînera jamais à la moindre collusion avec
ceux dont la sollicitude pour la Palestine n’a comme
ressort que la haine des Juifs. Nous condamnons les forces
palestiniennes opposées à l’existence
de l’Etat d’Israël.
Il reste que :
— le peuple palestinien a des droits imprescriptibles
sur une terre occupée aujourd’hui par les forces
armées du plus surarmé des Etats du Proche-Orient.
— le peuple palestinien a le droit imprescriptible d’y
fonder, dans les conditions garanties par la Charte des Nations
Unies, l’Etat de son choix.
— le peuple palestinien a des droits imprescriptibles
sur la ville de Jérusalem, capitale à partager.
--le peuple palestinien a le droit de voir ses exilés
et ses réfugiés choisir, dans des conditions
à négocier, entre un retour viable sur la terre
de leurs ancêtres et une juste indemnisation.
Tout ce qui s’oppose à la réalisation
de ces droits nourrit la guerre sans fin, les atrocités,
la haine.
Le mur qui vise à parquer la population palestinienne,
à annexer de nouveaux territoires, et qui enferme la
population israélienne dans un ghetto doit être
démantelé.
Parce que le siècle a connu l’effondrement de
systèmes violemment oppressifs, nous croyons possible
et nécessaire l’établissement d’une
paix juste et durable au Proche-Orient, comme le prouve maintenant
le processus inauguré à Genève qu’il
faut s’employer à conforter par tous les moyens.
La France mais aussi l’Union européenne doivent
s’y engager, en créant les conditions d’initiatives
de paix et en visant à mettre en œuvre le déploiement
d’une force internationale
Certains composent avec le chauvinisme, le communautarisme,
et voudraient nous faire taire. Nous ferons entendre, obstinément,
la voix de Français juifs, ou d’origine juive,
qui soutiennent les idéaux de démocratie, de
liberté, d’universalité des droits humains
et des droits des peuples.
Parce
que nous ne pouvons pas supporter l'horreur devenue quotidienne
au Proche-Orient,
Parce
que quelques institutions et quelques hommes publics monopolisent
abusivement l'expression des Français juifs ;
Parce
que nous rassemble une certaine idée de l'humanité ;
Rappel:
SIGNER signifie mettre son nom et prénom dans un message
bref adressé à:
tchapaiev@operamail.com
PARCE
QUE NOUS NE POUVONS PAS PREVENIR INDIVIDUELLEMENT CHAQUE SIGNATAIRE
DU MANIFESTE "UNE AUTRE VOIX JUIVE " ET NOUS ASSURER
DE SA REPONSE ,NOUS INVITONS CEUX ET CELLES QUI NE SERAIENT
PAS D'ACCORD AVEC LE MANIFESTE "UNE AUTRE VOIX JUIVE
2004" A NOUS EN INFORMER AFIN QUE LEUR NOM SOIT RETIRE
DE LA LISTE PUBLIEE SUR:http://uneautrevoixjuive.com
PAR L'ENVOI D'UN COURRIEL SIGNE A: tchapaiev@operamail.com
ATTENTION
!!! SI VOUS VOULEZ SOUTENIR FINANCIEREMENT LA DIFFUSION DU
MANIFESTE, PRENEZ GARDE AU LIBELLE EXACT CI DESSOUS:IL Y A
UN CHANGEMENT IMPORTANT PAR RAPPORT A 2003!!!
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chèques libellés à l'ordre de "
SOUTIEN AUTRE VOIX" à: P. Lederer, poste restante,
Paris-
Denfert-Rochereau, 75014-Paris
MIS
A JOUR LE MERCREDI 7JUILLET 2004
L'ART
CREE, LA GUERRE DETRUIT! |
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ART
CREATES, WAR DESTROYS! |
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