HISTOIRE:
DECLARATION
DU 15 AVRIL 1948:
(D.
Ben Gourion):
"L'Etat
d'Israël sera ouvert à l'immigration juive et
au rassemblement des exilés; il développera
le payspour le bénéfice de tous ses habitants
; il se fondera sur LA LIBERTE , LA JUSTICE, LA PAIX TELLES
QUE LES ENVISAGEAIENT LES PROPHETES D'ISRAEL; il assurera
la COMPLETE EGALITE DE DROITS POLITIQUES ET SOCIAUX A TOUS
SES HABITANTS, QUELS QUE SOIENT LEUR RELIGION, CONSCIENCE,
LANGUE , EDUCATION ET CULTURE; il veillera à la sauvegarde
des Lieux saints de toutes les religions, et SERA FIDELE AUX
PRINCIPES DE LA CHARTE DES NATIONS UNIES...Nous lançons
un appel...aux habitants arabes de l'Etat d'Isarël pour
qu'ils préservent la paix et participent à la
construction de l'Etat d'Israël sur la base d'une citoyenneté
pleine et égale et une représentation proportionnelle
dans ses institutions provisoires et permanentes...L'Etat
d'Israël est prêt à assumer sa part dans
un effort commun pour l'avancement du Moyen-Orient dans son
ensemble."
Il ne devrait pas y avoir besoin
de commentaire et toute comparaison entre cette déclaration
fondatrice et la politique actuellement suivie est évidemment
impossible;en outre :
1
On observera que cette déclararation ne fait pas de
l'Etat d'Israël le représentant des Juifs du monde
entier, qu'il n'y a nulle prétention à faire
de l'Etat d'Israël la réalisation de la volonté
immanente d'un quelconque "peuple juif" .
2
L'acte fondateur se réclame de la "fidélité
aux principes de la charte des Nations Unies"
Les
initiateurs d' "UNE AUTRE VOIX JUIVE" ne pensent
pas avoir besoin d'autre légitimation que cette déclaration
pour fonder dans l'opinion publique française, juive
ou non, le combat contre la politique israélienne d'aujourd'hui.
TCHAPAIEV
"UNE
AUTRE VOIX JUIVE"
Version
originale du MANIFESTE:
Parce
que nous ne pouvons pas supporter l'horreur devenue quotidienne
au Proche-Orient,
Parce
que quelques institutions et quelques hommes publics monopolisent
abusivement l'expression des Français juifs ;
Parce
que nous rassemble une certaine idée de l'humanité ;
Parce
que, devant les répercussions en France du conflit
du Proche-Orient, la résurgence de l'extrême
droite, et la recrudescence d'actes antisémites, nous
sommes amenés à revendiquer publiquement la
part juive de notre identité personnelle ;
Nous
avons décidé de nous exprimer collectivement.
Citoyennes
et citoyens de la République française, nos
conceptions philosophiques, nos opinions politiques, nos références
culturelles, nos rapports à la religion sont divers.
Descendant-e-s
de longues lignées d'hommes et de femmes persécutés,
méprisés, bannis, pourchassés depuis
des siècles, nous luttons contre toute forme de persécution,
d'oppression, comme nombre de nos parents l'ont fait avant
nous.
Nous
sommes filles et fils de cette République française,
qui, dès son origine, a accordé la citoyenneté
aux Juifs. Nous nous réclamons de ses valeurs.. La
position de chacune et chacun d'entre nous face à l'héritage
juif est diverse, mais le souvenir de l'extermination,
la conviction qu'elle n'appartient à personne, qu'elle
ne peut justifier aucun nationalisme, nous font un devoir
de parler comme nous le faisons.
Certains
d'entre nous ont pour Israël un attachement particulier
que d'autres ne partagent pas, d'autres récusent le
principe même du projet sioniste.
Nous
considérons cependant tous que, né dans les
conditions historiques laissées par les ruines du fascisme
hitlérien, le peuple israélien a droit à
un État aux frontières sûres et reconnues,
dans le cadre des résolutions de l'ONU.
Mais
nous n'autorisons ni l'État d'Israël, ni les institutions
qui, en France, prétendent représenter les citoyens
juifs, à parler en leur nom. Nous nous révoltons
contre l'oppression coloniale dont souffrent la Palestine
et les Palestiniens du fait du gouvernement d'Israël.
Nous ne croyons pas que l'on combatte l'antisémitisme
en laissant les Israéliens devenir un peuple d'oppresseurs.
Il n'y a paix et avenir pour le peuple israélien que
dans une coexistence pacifique et loyale avec le peuple palestinien.
Nous soutenons tous ceux qui, en Israël, en Palestine
et ailleurs, œuvrent courageusement pour la paix, pour la
justice, pour l'égalité des droits, contre la
politique criminelle de M. Sharon.
Nous
constatons la montée en puissance de l'idéologie
de l'extrême-droite israélienne au sein de forces
politiques françaises. De nombreux démocrates
(parmi lesquels de nombreux juifs), sont victimes d'intimidations :
ils se voient accusés d'antisémitisme, au seul
motif qu'ils combattent la politique menée par le gouvernement
israélien ou réclament le respect par Israël
des résolutions de l'ONU, des engagements pris à
Oslo.
Que
cherche-t-on en pratiquant ces amalgames monstrueux ?
Que cherche-t-on en multipliant les agressions verbales et
les menaces physiques contre ceux, Juifs ou non, qui exercent
leur responsabilité de citoyens en condamnant publiquement
la politique israélienne actuelle ? Que cherche-t-on
en donnant au judaïsme confisqué un visage repoussant ?
Nous
refusons le jeu de l'actuel gouvernement israélien
qui, pour renforcer son potentiel d'expansion, cherche à
accroître l'immigration en Israël, et s'accommode
des résurgences de l'antisémitisme.
L'antisémitisme
d'aujourd'hui a certes ajouté une dimension à
l'abject en qualifiant les atrocités nazies de «
détail de l'histoire ». Mais certains d'entre
nous pensent qu'à l'inverse, soutenir qu'il n'y a d'autre
crime contre l'humanité que l'extermination des Juifs
par les nazis, c'est nourrir les sources même du négationisme ;
nous ne réclamons aucun privilège pour les Juifs
en tant que victimes : nous nous dressons contre toute
oppression. La politique israélienne actuelle n'a certes
pas pour but l'anéantissement physique du peuple palestinien,
mais plusieurs d'entre nous se demandent si, prise dans son
ensemble, ses inspirateurs et ses exécutants ne relèveraient
pas de la Cour Pénale Internationale.
Quant
aux attentats–suicide organisés par les groupes terroristes
palestiniens contre les civils israéliens, ce ne sont
pas seulement des actes monstrueux ; ceux qui les trament,
envoyant à la mort de jeunes êtres en spéculant
sur leur désespoir, sont à nos yeux, comme à
ceux de nombreux dirigeants palestiniens, des ennemis – et
non des alliés dévoyés – du rétablissement
des droits fondamentaux du peuple palestinien. Nous condamnons
les forces palestiniennes opposées à l'existence
d'Israël .
De
même, notre solidarité avec le peuple palestinien
ne nous entraînera jamais à la moindre collusion
avec ceux dont la sollicitude pour la Palestine n'a comme
ressort que la haine des Juifs.
Il
reste que :
— le
peuple palestinien a des droits imprescriptibles sur une terre
occupée aujourd'hui par les forces armées du
plus surarmé des Etats du Proche-Orient.
— le
peuple palestinien a le droit imprescriptible d'y fonder,
dans les conditions garanties par la Charte des Nations Unies,
l'Etat de son choix.
— le
peuple palestinien a des droits imprescriptibles sur la ville
de Jérusalem, capitale à partager.
--le
peuple palestinien a le droit de voir ses exilés et
ses réfugiés choisir, dans des conditions à
négocier, entre un retour viable sur la terre de leurs
ancêtres et une juste indemnisation.
Tout
ce qui s'oppose à la réalisation de ces droits
nourrit la guerre sans fin, les atrocités, la haine.
Parce
que le siècle a connu l'effondrement de systèmes
violemment oppressifs, nous croyons possible et nécessaire
l'établissement d'une paix juste et durable au Proche-Orient.
Devant
la montée des menaces intégristes, chauvines,
communautaristes, racistes et antisémites, devant les
ingérences criminogènes, anti-démocratiques,
de la droite israélienne dans la société
française, nous voulons faire entendre, obstinément,
la voix de Français juifs, ou d'origine juive, qui
soutiennent les idéaux de démocratie, de liberté,
d'universalité des droits humains et des droits des
peuples.
Pour
signer:TCHAPAIEV@operamail.com
L'ART
CREE, LA GUERRE DETRUIT! |
|
ART
CREATES, WAR DESTROYS! |
|